Le Vendômois, quelles dynamiques socio-économiques ?

Présentation de Lionel Henry, directeur de l’Observatoire de l’économie et des territoires, le 16 septembre 2015 à Vendôme dans le cadre de la réunion du SPE élargi (Service public de l’emploi) organisée par la Sous-préfecture de Vendôme.

Le Vendômois, quelles dynamiques socio-économiques ?

L’économie vendômoise a subi des pertes d’emplois relativement importantes dans la période récente : - 540, tous secteurs confondus, entre 2007 et 2012 sur l’ensemble de l’arrondissement (- 2 %). Elles ont surtout touché l’industrie et l’agriculture, qui toutes deux sont fortement présentes et donnent à l’économie locale une très forte spécificité qui perdure malgré les postes supprimés. L’industrie représente encore le quart de l’emploi local, quand cette proportion n’est plus que de 18 % pour l’ensemble du Loir-et-Cher, lui-même 16ème département industriel de France. Il y a donc bien une vraie spécialisation des Vendômois dans les métiers de la fabrication. Heureusement, le plus grand dynamisme des activités de services a permis de compenser une partie des pertes.

La conjoncture récente a évolué en dents de scie, mais la tendance est au redressement. Des emplois ont été créés en 2014 dans le secteur privé (180, soit +1.3 %), ce qui n’était pas le cas dans le département (- 1 %) et plus généralement dans la région : de fait, le Vendômois est l’un des rares territoires dans ce cas. Les répercussions sur le marché du travail sont restées assez modérées et le taux de chômage (8,2) demeure l'un des plus faibles de toutes les zones d'emploi de la région Centre - Val de Loire.

Quelques caractéristiques de l’économie locale posent néanmoins question : une assez forte proportion des emplois relève de centres de décision extérieurs au territoire, voire situés hors de notre pays ; on crée proportionnellement moins d’entreprises en Vendômois et leur taux de survie est plus faible qu’ailleurs, ce qui aboutit à un faible renouvellement du tissu local. Ce constat n’est effectivement pas sans conséquences dans la mesure où ce sont les petites et moyennes entreprises qui créent la plupart des emplois (au cours des 40 dernières années 43 % des emplois créés en Loir-et-Cher l’ont été par des entreprises de moins de 10 salariés).

Le Vendômois n’en demeure pas moins attractif aux yeux de populations extérieures qui viennent s’y installer (solde migratoire de + 1 560 entre 2007 et 2012), parmi lesquelles des ménages d’actifs mais aussi beaucoup de jeunes retraités. Cet apport migratoire permet de compenser un solde naturel très largement négatif : - 590, soit un excédent important des décès par rapport aux naissances. Il contribue aussi à freiner le vieillissement de la population, malgré tout avéré dans le territoire. On compte à présent 138 personnes de plus de 60 ans pour 100 jeunes (96 en France, 125 pour le Loir-et-Cher), et cela ne va pas s’améliorer : 192 en 2040. De même, l’écart entre les nombre d’actifs et d’inactifs va continuer à se creuser. On retiendra qu’actuellement, dans le Vendômois, on compte 150 personnes inactives (jeunes, retraités, chômeurs) pour 100 personnes réellement en emploi. Mais il ne faut pas sous-estimer le fait que la présence de cette population âgée peut aussi constituer un levier de développement économique (accroissement des besoins, adaptation des produits, etc…).

L’attractivité du territoire en matière touristique reste assez faible (5 % des entrées enregistrées dans les sites du Loir-et-Cher, 10 % de sa capacité d’hébergement), mais elle progresse. L’initiative est évidemment possible en ce domaine, comme en atteste l’émergence du Château des Enigmes à Fréteval parmi les sites accueillant plus de 15 000 visiteurs annuels. Et l’on sait que le territoire ne manque pas de potentiel…

Le Vendômois bénéficie aussi d’indicateurs sociaux plutôt bien orientés qui révèlent une situation locale globalement assez favorable, même si, ici comme ailleurs, quelques proches de précarité peuvent être identifiées. L’ombre la plus tenace dans ce tableau somme toute positif tient sans doute au faible niveau de formation des actifs locaux, y compris parmi les jeunes que l’on parvient difficilement à garder dans le territoire.

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